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USA

10.10.2012

Le phare de Cape May, NJ. Il n'y a rien qui ne me soit plus poétique. Le phare, sa lumière, le lieu de pélerinage des migrateurs des milieux humides ! Je le vois, je le vois d'ici. Je ne voudrais y aller pour rien au monde. Jamais il ne sera plus beau que comme je me l'imagine. Un phare blanc pour orienter et pour désorienter. Comme presque toutes les choses qui attirent mes yeux de libellule, la culture des phares est finalement devenue obsolescence, transparence, architecture utopique : pure folie et pure poésie.

05.04.2013

Le 5 avril, c'est le jour de la mort de mon père. C'était en 2009 et je faisais une performance au Transmodern Festival à Baltimore. J'ai dispersé les cendres de mon père à Biarritz, au Pays Basque, terre de mes ancêtres, à pleines mains, un dimanche de Pâques. Sur le rocher de la Sainte Vierge, vers l'océan, c'est-à-dire contre le vent. Aucun terme n'illustre mieux l'expression de ces cendres qui revolaient dans ma face et se glissaient à travers les plis de mes vêtements. Terreuses, dures, noires.
Lorsque mon ami David m'a invité à improviser avec lui à New York le 5 avril cette année, j'ai dit oui tout de suite. Nous avons donc joué ensemble au Spectrum. Ironie sur ironie. Conjurer le sort de la migration par la migration. David est venu visiter Montréal le 22 juillet suivant et son père, qui vit à Baltimore, est mort ce jour-là. David est un bon ami.

Sur la route pour New York le 5 avril : Bourgeons. Chercher le peuplier baumier, chercher à le sentir, sentir à le chercher, admirer la silhouette des branches garnies de bourgeons, pompoms, bijoux de perles.
Son propolis. Ce son coule comme du miel : son propolis, son propolis.
Lichens sur les pierres, comme des peaux. Mue des pierres, peau des pierres. Un héron, dans son nid, sur un poteau électrique, dans la ligne bleue. Contradiction, il fait du bien d'arriver sur l'île de Manhattan par ponts et tunnels et de voir « toute cette nature ». Sentir le réchauffement.
Jonquilles, les premières, les plus voyantes et orgueilleuses. Colonies de lamier pourpre dans le stationnement. Mouches, moustiques. Lierre, mélisse, oignons, jacinthes, pissenlits. Et les arbres de la grande pomme ! Bourgeons verts blancs tout neufs et prêts à éclater.

09.04.2013

Être dans la ligne bleue. Forever wild dans la ligne bleue.
Tant que tu speak white dans la ligne bleue.

Quand les cartographes ont délimité les zones sauvages des parcs Adirondack et Catskill, dans l'état de New York, ils ont tracé la ligne bleue, déclarant tout ce qui se trouvait à l'intérieur de la ligne 'sauvage pour toujours'.
Lac bleu, je pense au Manicouagan, trou bleu. Anax Junius bleu. Ciel bleu pris d'assaut par l'essaim bleu.

06.07.2013

Vermont. Lac comme une mer. Couleur de libellule naturelle.
Aller au bord d'un plus petit lac dans une carrière abandonnée. On peut voir en contrebas d'énormes tortues qui se bécottent et paraîssent d'un autre temps. Dans la ligne bleue ?..

Mon île

Mon île est modelée en négatif de leurs territoires.
Paysages vierges. Leur nord est notre sud. Ce sont eux qui ont inventé cette idée que je tente de combattre à chaque fois que je parcours les paysages du Vermont, du Massachussetts, du nord de l'état de New York et surtout du Maine.
Cette idée poétique que le temps s'est arrêté, et qu'à n'importe quel moment va surgir un moment originel : un authentique indigène à la poursuite d'un gibier ; un groupe de femmes récoltant des plantes pour les faire sécher. Longtemps je me suis sentie coupable de rêver à cette possibilité, rivée aux fenêtres d'un bus dans lesquelles je pouvais voir mes yeux endeuillés se superposer à la crasse de la cicatrice de l'autoroute. Penser aux cartographes qui tracent au bout du monde et du bout du crayon les lignes de conduite de tout le monde : qui sera protégé, qui subira les lignes à haute tension.
À force de traverser leurs frontières, de consulter leurs cartographies, d'emprunter leurs routes, j'ai moi aussi inventé ma propre idée du paysage. Île dans la ligne bleue.
Paysages imaginaires. Mon pays de libellule ne comprend pas de villes entre la campagne. Les villes y sont des lacs et les routes des chemins pavés qu'il faut emprunter à petite vitesse si les conditions aériennes n'offrent pas de sûr accès. Tous les ponts sont couverts, protégeant ainsi des attaques de nombreux monstres lacustres dont l'histoire et les mythologies ont faconné l'histoire du pays. Il y a le Québec bien sûr ; le Nord de l'Ontario, les Maritimes, le Maine, le Vermont, le Massachussetts et les bouts de l'état de New York et du New Jersey pour lesquels on n'a pas encore décidé à la place du paysage. L'île s'étend en longueur ; sa capitale administrative est Montréal et sa capitale poétique est Le Bic. Sa première capitale se nommait Vendredi.
Les villes côtières les plus importantes sont Cape May à l'est et Biarritz à l'ouest. Les lumières intermittentes de leurs phares rythment la vie de l'île. Tout autour, l'Océan Atlantique. Au sud, les Pyrénées. Mon île permet les migrations, les couleuvres, les accents et les trèfles à quatre feuilles.