Pensées

inspiration et petites choses à partager : images, projets d'électronique, réflexions sonores...
08.01.2016

Radio dans le sens de flottant dans l'espace, libre, intégré au paysage.

Radio, quand le temps est complètement élastique

comme une fenêtre ouverte sur le monde

avec le bruit des couteaux et des fourchettes

et surtout des voitures et des machines

 

il s'agit d'étendre un décor sur le décor

 

Radio dans le sens de proximité

de jeux d'échelle

de perméabilité étouffante

d'ubiquité et d'omniscience

de la femme couchée dissimulée dans les lignes du roc

 

Radio dans le sens de sensualité plus que de contrôle

touchers et jeux de cache-cache

et pourtant prise d'otages

étendre son (dé)cor sur le décor de tout le monde

 

Radio comme respiration

comme élan de vie spontanée

palpitations qui nous sont invariablement adressées

 

Radio comme un ami imaginaire

comme penser au destinataire

lui inventer une architecture spécifique et mouvante

pour s'y promener avec lui, en aveugle

 

Radio comme secret nocturne

comme pêché solitaire

à susurrer dans l'oreille

d'un parfait inconnu

 

Radio comme projection, jaillissement, réflexions

comme masque nécessaire

comme couverture mystérieuse et confortable

comme appât de l'Autre

 

Radio enfin comme lieu de rencontre et de voyage,

comme lieu intime, maison close

mascarades et processions

en électriques transhumances


 

05.13.2016
Tests using vinyl-cut traces and peroxyde+vinegar+salt etchant.
Result : long. the traces were too small and some fell off as I drilled holes for the components.
Culpric chloride was grown from the etchant.
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03.18.2016
Une vidéo d'une belle collaboration avec Sonya Stefan dans le cadre de Nuit blanche à Montreal : Lune rouge | Red moon : une soirée d'expérimentations audiovisuelles à la Passe.
Mots de Sonya et moi, vidéo d'Albérick.

02.29.2016
Pour l'atelier Lost Poetics of the CPO, Eastern Bloc, 12 mars 2016
Merci au Fab Lab du PEC et particulièrement à Raphaël Demers.
02.14.2016
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L'autre jour j'ai eu le grand plaisir de passer quelques heures avec mon collaborateur Bernard Gagnon et de visiter l'artiste à l'oeuvre dans son environnement naturel aka son chez-lui. Bernard a plein de passions et de références pointues, obscures, bizarres, autant dire succulentes. Les points forts de cette rencontre : de belles discussions sur comment différentes pratiques artistiques se nourrissent et cohabitent, la révélation que le Marquis de Sade est l'inventeur de la cybernétique, et l'héritage d'une valise bleue remplie d'électroniques. La 'valise d'époque' de Bernard.
Un des éléments les plus intéressants dans cette valise : un breadboard aux couleurs douteuses retenant un SN76477, soit un générateur sonore complexe.
Je me suis donc attelée à la construction du B.E.R.N.A.R.D. dont voici la première mise forme. Je dis première, car il me faut une interface stable de base pour pouvoir jouer, pour pouvoir rêver la meilleure interface pour le circuit. Le circuit comprend un VCO, un LFO, un 'faux' bruit blanc et son filtre, une enveloppe, un amplificateur. Des interrupteurs permettent les combinaisons de sorties audio.

Les avenues que j'ai prises à date :
- permettre au LFO d'opérer dans des fréquences audibles
- calibrer le bruit blanc pour générer des motifs
- explorer les possibilités de toucher, qui sont très bonnes (une forme de Marquinétique ?...). Étrange que je n'ai trouvé personne qui explore ce phénomène en faisant mes recherches alors que la simplicité logique du chip est si propice !

À suivre...
02.14.2016
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Les deux premières images témoignent d'un test rapide de gravure de circuit imprimé sur plaque de cuivre. J'ai dessiné mes traces au marqueur Staedler et utilisé une solution de vinaigre, péroxyde d'oxygène et sel. Long (autour d'une heure) mais efficace. Basée sur mes recherches, j'ai chauffé le vinaigre et ajouté chacun des ingrédients au fur et à mesure de la procédure pour constamment stimuler la production de bulles sur le circuit. Comme j'étais pressée (surprise...) je n'ai pas laissé le temps aux traces de marqueur de bien sécher et donc tout a fini par être attaqué. Cette première tentative, bien qu'inutilisable est un beau pétroglyphe électronique et une expérience prometteuse pour l'utilisation de cette solution alternative d'attaque du cuivre.

J'ai noté dans mon carnet :
Comme en photo argentique, comme en transmission radio, il y a la magie brute, primitive, merveilleuse de l'apparition. Comme en photo et en radio, il y a la promesse et la menace de répercussions chimiques, radioactives, dangereuses. (Al)chimie de l'invisible.

Les deux images suivantes sont le tracé de mon circuit et sa reproduction sur plaque de cuivre grâce au CNC du FabLab du PEC.
Le résultat est très beau, mais il semble que les traces soient peut-être trop proches les unes des autres quand on ne fait que tracer les contours sans enlever l'espace entre les traces. À suivre donc...

Un immense merci à Raphaël D. et Stéphanie C. pour leurs conseils et soutien.
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02.04.2016
Sometimes you get used to an object-person and even if it leads to dysfunctional communication you'll stick to its clumsy dynamics. What if bringing change makes it even worse ?.. That's how I waited on my soundlab for many months (years aer). The limitations-problems were interesting to dialogue with until I found them constraining. So in the past weeks, 'we' decided to revive what used to be there as well as add a little spice. He's a him by the way, I'd have loved a she, but he's a he. He did need a lot of love and here's how I saved our 'relationship' :)
- fixed the main frequency pot on VCO1 and added a fine tune (it used to mostly just spit a very high-pitched eeeeeeeeeeeee)
- added a sync switch from VCO 2 to 1
- added an extra audio input to the VCF with volume control (minijack, for radios)
- removed an old 4017-driven fixed resistor sequencer. used the existing panel holes for making 1#4 inch jack to banana converter. for the rest of the holes I'm working on a dual LFO turns psycho idea...
- added on-panel triangle and square outputs on VCO 2
- also split the different LFO waveforms into separate CV outputs
It's all about splitting the spit.
- next I fixed the envelope and the mixer which were just dead for months. This brought back the white noise in the mix. It's breathing again and I don't have to play volume knobs exclusively anymore :)
- last but not least : rearranged the power supply section, which left room for a Doepfer antenna-to-CV board. It didn't come with the original antenna so I soldered one up on top of a mini jack.

Well, there's still some things I'd like to change (the spanking sound when I touch the filter CV input...), but have been playing everyday since repair !
01.14.2016
Il y a une question de budget. Mais aussi et surtout il y a l'idée nostalgique de posséder, de fabriquer un objet unique.
Idée nostalgique mais essentielle, si on se place du point de vue de l'évolution plutôt que de la survie.
Il y a la libération, en réassemblant un objet, de réévaluer sa valeur, de lui inventer de nouvelles fonctions.
Il y a la possibilité de créer un objet nostalgique dans le sens que son critère de valeur soit la poésie.

photo : Radio Juliette circuit-bendée avec LFO à 2 vitesses et PWM, fin 2015
12.20.2015
A dirty video mixer based on Karl Klomp's Dirt & Cheap Video mixer. I added a pot on one side and an invert switch.
12.15.2015
Plus le son progresse en tant que forme d'art, plus il devient visuel.
Le son est devenu images. Images que l'on veut simples et percutantes, faciles à décoder en un clin d'oeil dans notre langage habituel, images qui vendent.
Pourtant, l'écoute, la posture d'écoute, la complexité des espaces sonores est si rarement bien exprimée en images, pour une raison simple, ces aspects sont majoritairement occultés lors de la documentation d'une oeuvre sonore.
On s'intéresse à la mise en images du son en séparant apparence et expérience, on le présente techniquement, vide de vie.
On se trompe à chercher à rendre l'art sonore visuel par défaut ou à tout prix.
Ceci me paraît une imposture à l'égard de l'écoute. Dans le son, c'est précisement ce qu'on ne voit pas qui est important.
Le son, c'est un engagement dans le temps et l'espace. Si vous n'êtes pas là à vivre cette trame physique et temporelle, il ne se passe rien.
Pour moi, pour nous, le travail avec le son est une forme de connexion profonde, une discussion entre soi et le temps.
Le travail en art sonore c'est d'arriver à convaincre les gens de participer plutôt que de s'abreuver à un divertissement, prendre le public comme destinataire d'un expérience commune au lieu de remplir l'espace vide de la galerie ou de la salle de concert.
C'est la responsabilité de vous faire rentrer dans notre monde d'écoute de tout, vous faire voyager avec du petit et du commun pour que vous puissiez poursuivre l'écoute, sans transitions, sans frontières.
De la salle de concert jusqu'au retour chez vous.
L'objectif : comme nous, vous écouterez toujours. Vous baisserez la musique pour entendre l'au-dehors.
Vous vous mettrez à aimez les musiques qui laissent une place au paysage, qui respirent assez pour que la vie puisse s'insuffler dedans, avec.
Vous vous mettrez consciemment à provoquer le calme ou le plein.
Vous interviendrez dans l'espace, vous en ferez partie. Le son n'est pas une symétrie stéréophonique. Le son s'écoute à travers toutes les trous et par tous les côtés, et parfois bien mieux à travers la vitre de la fenêtre, couché par terre, ou depuis une autre pièce.
Écouter est en fait une intéressante voie vers la compréhension de soi, des espaces et de ses habitants.

Plus de célébration du petit, de l'instable, du vivant, du mouvement
Plus d'éléments simples et particuliers dont l'agencement et le dispositif forment la partition
Plus de considération de la présence en général : gestes sonores, prise en compte du public, jeux d'espaces...

Moins de glorification d'un kit d'oiseaux et de guitares électriques faisant l'apologie de notre culture visuelle. Poétique ? Pas éthique...
Moins de fascination devant des électroniques complexes au profit d'une plus grande diversification de sons de textures et de natures différentes.
L'instrument devrait plutôt être au service des idées et des désirs de son joueur.
Et je pense qu'il faut arrêter de prétendre à l'ubiquité : mieux vaut simplifier la source sonore que d'oublier ses collaborateurs et auditeurs.

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